Ah, Aix-en-Provence et ses stratégies politiques tellement grossières qu’on se demande si quelqu’un, quelque part, a encore un minimum de respect pour l’intelligence de l’électeur moyen.
C
ar enfin : qui peut gober sans s’étouffer de rire la grande partition jouée par LFI, qui nous dégote soudain une liste séparée, toute seule dans son coin, façon vierge pure refusant l’alliance… alors que ces mêmes troupes, bras dessus bras dessous, siègent depuis six ans avec le PS dans le même groupe au conseil municipal ? C’est un peu comme si on nous vendait une dispute conjugale entre Bonnie et Clyde pour faire croire qu’ils ne braquent plus de banques ensemble.Et il faudrait maintenant faire semblant de redécouvrir que le PS arrive systématiquement au second tour à Aix — avec ou sans l’extrême gauche — tant cette dernière est minoritaire dans la cité. C’est connu, c’est l’histoire locale. Mais visiblement, certains imaginent que les électeurs souffrent d’amnésie chronique.
La manœuvre ? Grosse. Pesante. Une caricature. Une insulte au simple bon sens. Le but : permettre à Marc Pena du PS de jouer les vierges effarouchées au 1er tour en faisant croire que lui, n’a rien à voir avec l’antisémitisme crasse de LFI, ni avec sa rhétorique islamo-gauchiste, ni avec ses appels à la violence anti-flic à peine voilés. Il veut se refaire une virginité, mais à ce stade, c’est plus un nettoyage qu’une tentative d’exorcisme.
Rappelons tout de même que ce même Marc Pena proposait il n’y a pas si longtemps de faire du palestinien Salah Hamouri — accusé de meurtre, soupçonné de terrorisme — un citoyen d’honneur de la ville. Rien que ça. Et tout récemment, le voilà défilant en cortège avec l’extrême gauche locale pour vociférer contre un gala de bienfaisance, qualifié d’“extrême droite” avec autant de sérieux et de discernement qu’un horoscope de supermarché.
Mais le plus savoureux dans l’histoire, c’est la touche casting : LFI Aix a dégainé une jeune femme toute mignonne en tête de liste, histoire d’éviter d’exposer la controverseé Claudie Hubert, la pasionaria dont les excès ont fini par fissurer de lassitude les murs du centre ville. On maquille, on repeint, on adoucit. Le fond reste le même, mais l’emballage est plus gauche-friendly.
Une stratégie qu’on a déjà vue fleurir à Paris, à Marseille, à l’Assemblée : Mélenchon jouant l’homme pondéré devant une commission comme si quelqu’un allait y croire ; Delogu, à Marseille, brandissant un drapeau tricolore comme si le simple fait de le tenir ne risquait pas de provoquer un court-circuit idéologique.
Bref, à Aix, l’extrême gauche joue les contorsionnistes et pense que les électeurs avaleront la pilule. Reste à savoir si les Aixois accepteront d’être pris pour des benêts… ou si cette fois, la bouffonnerie électorale sera un peu trop visible, même de la montagne Sainte-Victoire.
Article par Jibril Riqueti

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