Quand les alliés de la gauche aixoise rêvaient d’« atomiser » notre ville



À la veillée des tambours municipaux, quand les listes s’affinent et les sourires se politisent, rien de tel qu’un petit retour aux fondamentaux — reposer l’église au milieu du village, tirer la nappe et vérifier si tout le monde a bien ses casseroles. Surtout quand certains, en quête de blanchiment politique express, s’efforcent d’effacer le passé en se repeignant en rose immaculé.


L

e procédé est connu : on se découvre des amitiés plus présentables et on laisse les « vieux copains » dans les archives poussiéreuses.

La photo-choc de 2024 — qui fera sans doute les délices des mémoires courtes — montre un député d’extrême gauche de la métropole posant aux côtés d’un homme arborant un T-shirt proclamant « Atomiser Aix-en-Provence ». Un cliché qui a évidemment le don d’embarrasser moins les réconciliateurs que les pourfendeurs de passé encombrant.

À l’époque, nul courriel de condamnation solennelle n’est venu signer le désaveu : ni pétition outrée, ni communiqué lacrymal d’associations citoyennes, pas même une plainte officielle. Coïncidence ? Opportunisme électoral ? Pendant ce temps-là, la gauche aixoise naviguait en liesse sous la bannière commune avec ce député — on dansait la noce électorale et, visiblement, on négligeait le répertoire des invités.

Côté droit pénal, porter en public un slogan de ce type n’est pas exactement une déclaration d’amour pour la ville : menaces, provocations à la violence, et tutti quanti juridiques — voire d’apologie/provocation au terrorisme ou d’incitation à la haine — sont des terrains glissants. Mais trêve d’expertise : la scène a surtout l’allure d’un mauvais gag de festival où l’on a oublié de prévenir la sécurité.

Imaginez maintenant l’inverse : un élu d’extrême droite esquissant des selfies avec un énergumène brandissant un appel à la haine contre Marseille — on n’en aurait plus fini de dépiauter la moralité publique. Les mêmes qui sourient aujourd’hui tiqueraient au centième mot. On appellerait cela la « double échelle » : à gauche, on pardonne ou on feint l’amnésie ; à droite, tout serait crime imprescriptible.

Certains, dans leurs tabloïds intérieurs, préfèrent y voir le « privilège rouge ». D’autres, plus terre à terre, parlent de simple politiquement correct à géométrie variable.

Article par Jibril Riqueti

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