
Anne-Laure Petel, conseillère municipale d’opposition à Aix, a décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections municipales. Après la perte de son mandat de député l’an passé, la voilà enfin libérée de l’un des pires fléaux pour un politicien : la vie sans pouvoir.
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ien sûr, elle nous sert le couplet convenu : « La politique, ce n’est pas toute ma vie ». On y croit autant qu’à la promesse d’un impôt simple et juste. Ceux qui connaissent l’énergie « ultra-engagée » de la dame et son goût prononcé pour la com’ savent qu’il s’agit surtout d’un classique : « Puisque vous ne m’aimez pas, je vous prive de mon génie communicatif. »Pour certains, ce retrait relève d’un calcul finement machiavélique bien huilé : ne pas disperser les forces de l’opposition face à Sophie Joissains, qu’elle déteste avec un art consommé. L’autre le lui rend bien. Une défaite de Joissains face à un RN ou à une alliance gauche-extrême gauche ? La cerise sur le gâteau. Politique de la terre brûlée : «Après moi, ce sera Beyrouth !»
Ne soyons pas trop injustes : la dame a su parfois montrer du cran. Qui pourrait oublier sa qualification de Nahel, l’adolescent décédé lors d’un contrôle de police, en « délinquant » ? Oui, ça pique à chaud. Un adolescent sans permis, au volant d’une grosse cylindrée immatriculée à l’étranger, déjà inscrit au fichier des antécédents judiciaires (TAJ)… le contexte s’y prêtait. Mais elle a tenu tête à la meute de gauche et ses relais médiatiques, toujours prêts à transformer un mot en lynchage public.
Puis vint la saga des dernières législatives : elle a affronté stoïquement l’armada révolutionnaire – CGT, CFDT, FSU, confédération paysanne… et autres associations qui tiennent dans une cabine téléphonique –, refusant de céder sa place à une liste d’union de la gauche, ce cache-sexe pour l’extrême-gauche radicale (LFI), antisémite pour certains. Courage ou obstination ? Un peu des deux, avec ce petit côté « je vous énerve, donc j’existe ».
On la comprend : quand ses propres colistiers au conseil municipal d’Aix prennent la poudre d’escampette pour se mettre à genoux devant le diktat moral du moment par manque de courage pour certains, ou en vue d’une future alliance tout en compromission. Difficile de ne pas lever les yeux au ciel.
Alors, adieu Anne-Laure Petel… ou plutôt à bientôt. On la sait trop accro à la joute politique pour disparaître bien longtemps. Espérons qu’elle ne réapparaîtra pas dans ce bloc central, ce cirque du grand écart politique que les Aixois, à l’unisson du reste du pays, ont fini par ranger dans la catégorie des spectacles lassants.
Article par Jibril Riqueti
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